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Expériences vécues : Le Grand Clermont éduque sa jeunesse à l'alimentation

La rédaction
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Publié le 7 juin 2021

Des enfants qui découvrent que les petits pois existent autrement qu’en boîte et que les poissons sont autre chose que des parallélépipèdes panés. Mieux encore, ils rapportent à la maison un sac de ces pois à écosser : c’est une éducation à l’alimentation qui s’adresse à la jeunesse avec pour ambition d’y impliquer les adultes que sont les parents. C’est la vocation de la Régie de territoire des 2 Rives, partagée entre Billom et Cournon dans le Puy-de-Dôme, chacune sur l’une des rives de l’Allier et comprise dans l’aire urbaine du Grand Clermont. Une régie protéiforme dont les activités vont des trois hectares de maraîchage à l’entretien des sentiers de randonnée, en passant par une pépinière. Et cela en pratiquant l’insertion professionnelle avec onze permanents, une quarantaine de personnes au maraîchage et un budget de 1,2 million d’euros. Créée en 2014, la Régie de territoire des 2 Rives a été un précurseur du Projet alimentaire territorial (PAT) qui a entamé ses premières démarches en 2017 et dans lequel elle s’inscrit désormais. Ici comme ailleurs, il ne s’agit de rien d’autre que de raccourcir le parcours de la fourche à la fourchette avec ce que devrait être une alimentation saine et respectueuse du climat à l’horizon de 2050. En suivant une certaine logique, la première initiative est partie de l’amont en réunissant un monde agricole, spécialisé dans l’élevage ou le végétal, pour tenter de l’amener à la polyculture.

Jean-Pierre Buche © Le Grand Clermont

« C’est-à-dire d’avoir une approche systémique de l’agriculture », résume Jean-Pierre Buche, agriculteur lui-même, maire de Pérignat-ès-Allier et vice-président du Grand Clermont, en charge du PAT. Avec une philosophie qui englobe l’ensemble de la chaîne alimentaire : « L’assiette du Grand-Clermontois doit venir des terres de proximité. Aux agriculteurs de travailler la terre pour produire ce qu’ils mangeront, mais avec une juste rémunération de l’effort consenti. La métropole a besoin des territoires périphériques pour se nourrir et les territoires périphériques ont besoin de la métropole pour consommer. » Les intérêts réciproques sont mis en commun. La prise de conscience acquise, il restait à mettre les acteurs autour d’une même table : des activistes écologistes au puissant groupe coopératif Limagrain, en passant par les agriculteurs et la distribution, sans oublier le citoyen-consommateur. Ce qui fut conclu dès la fin 2017. Au total, 250 à 300 personnes se sont répartis en ateliers d’une trentaine de participants venus tant du Grand Clermont urbain que du Livradois-Forez rural. Une centaine d’actions en sont sorties selon six axes abordant la consommation, le foncier, la production, la transformation et la distribution à destination des restaurations individuelle et collective. À titre d’exemple d’une évolution de la transformation, Jean-Pierre Buche suggère que le lait produit en montagne et moyenne montagne soit traité et consommé localement. Côté foncier, l’Écopôle du Val d’Allier s’est constitué en remettant en valeur d’anciennes carrières pour y effectuer des tests de maraîchage et y installer une ferme agroécologique expérimentale vouée à la production végétale biologique. Plus inattendue et à contre-courant de l’image qu’elle véhicule, la grande distribution s’est insérée dans le projet. En 2019, le supermarché Cora de Lempdes a repris quatre hectares – dont deux en exploitation – de friches agricoles pour y cultiver les légumes vendus dans ses rayons ou transformés par la cafeteria et le traiteur qui lui sont associés. Résultat sur le plan social : deux emplois de maraîchers salariés par le supermarché.

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