Connaissez-vous le coût annuel de la transition environnementale ? C’est une question à 300 milliards d’euros, qui rend presque anecdotique le débat très médiatisé sur la dette publique. Pourtant, il y a de quoi faire vaciller les prochains arbitrages budgétaires. Ce qui a conduit, pour la première fois de son histoire, la Cour des comptes à se pencher sur l’épineuse question dans un rapport publié le 16 septembre. Les juges de la rue Cambon estiment que pour atteindre la neutralité carbone en 2050 (objectif que s’est fixé la France), il faudrait doubler les investissements actuels d’ici 2030. « Les besoins s’élèvent à plus de 200 milliards d’euros par an, dont environ 100 milliards supplémentaires pour l’atténuation du changement climatique, auxquels s’ajoutent les dépenses liées à l’adaptation, à la préservation de la biodiversité, à l’économie circulaire et à la lutte contre les pollutions. » Le chantier est immense et ne pourra être mené qu’au prix d’une révolution des logiques financières actuelles.
L’inaction ferait perdre 11,4 points de PIB
Et la juridiction financière prévient : le coût de l’inaction serait pire encore ! Reporter les investissements est « une erreur de politique publique fondamentale », affirme le rapport. « Les projections indiquent que le coût annuel des sinistres climatiques pourrait presque doubler d’ici 2050 », expliquent les juges. Selon la Banque de France et le réseau NGFS (Network for Greening the Financial System), l’inaction ferait même perdre 11,4 points de PIB à la France d’ici 2050. « À l’inverse, chaque euro investi en prévention permet d’économiser jusqu’à trois euros de dommages évités », estime la Cour, pourtant plus connue pour ses penchants austères en matière de dépenses.
L’inquiétude gagne même les tribunaux. Le Conseil d’État a ainsi fait l’objet de recours contre...







