DOSSIER

Architecture : quand les apprentis architectes touchent du bois

Le concours Archi’Bois invite les étudiants en architecture à présenter des projets de construction utilisant le bois.
La rédaction
La rédaction
Publié le 24 mai 2023
Par Pierre MAGNETTO

Pour la 5e édition du concours Archi’bois, les organisateurs ont retenu un thème dans l’air du temps : « Frugalité, sobriété, créativité ». Créé en 2019 à l’initiative du Fonds Archimbaud pour l’Homme et la Forêt et de l’École Nationale d’Architecture Paris-Val de Seine, l’événement annuel est l’unique concours ouvert aux étudiants architectes, ingénieurs et paysagistes inscrits dans une école d’un pays francophone et ayant une appétence pour la mise en valeur du bois dans la construction.

Chaque année, le concours incite les étudiants à réfléchir à l’usage du bois pour apporter des solutions aux grands enjeux écologiques auxquels architectes, urbanistes et donc aménageurs sont confrontés. Ainsi, en 2019, ils étaient invités à « Prendre de la hauteur » pour penser l’usage du bois dans les constructions de hauts bâtiments en milieu urbain. Autre exemple, de 2022 cette fois : il s’agissait de « Composer avec le vivant, quand l’architecture emprunte à la nature pour construire durablement », un thème soulevant notamment la question du biomimétisme. Le thème pour 2023 est là encore plus que pertinent, appelant à une réflexion sur les principes de réutilisation, de réemploi et de recyclage, et à une interrogation sur la sobriété énergétique.

L’ÉCORESPONSABILITÉ DES PROJETS PASSÉE AU CRIBLE

Il était demandé aux candidats de travailler sur un projet de bâtiment public d’une superficie comprise entre 800 et 2 000 m², en respectant bien sûr le thème. Quarante dossiers mobilisant une centaine d’étudiants ont été déposés — parfois à titre individuel, mais le plus souvent par des équipes pluridisciplinaires.

Après une présélection, dix projets ont été retenus. Leurs auteurs et autrices ont rendez- vous le 1er juin prochain au Pavillon de l’Arsenal à Paris, où ils seront auditionnés par un jury de professionnels représentant une diversité de métiers de la filière construction. Parmi eux, on trouvera notamment Philippe Madec, fondateur d’APM architecture, architecte, urbaniste, philosophe et écrivain, un des pionniers de l’écoresponsabilité et de l’architecture frugale. Clara Simay, fondatrice de la coopérative d’architecture Grand Huit, architecte avant-gardiste en matière de développement durable et d’économie circulaire, est elle aussi membre du jury. Quant aux étudiants, ils passeront leur premier grand oral pour présenter projets et maquettes, dans les mêmes conditions que les concours d’architecte auxquels ils seront confrontés dans leur carrière.

Une des maquettes retenues dans le cadre de la finale du concours 2023 qui se déroulera le 1er juin.
FICHE D’IDENTITÉ
L’année de création du concours : 2019
Les cofondateurs : la fondation d’actionnaires du groupe Archimbaud et son Fonds pour l’Homme et la Forêt, avec l’École Nationale Supérieure d’Architecture Paris-Val de Seine.
Les partenaires : le fonds de dotation Plantons pour l’avenir et le Comité National pour le Développement du Bois (CNDB).
Le jury : renouvelé chaque année, il est composé de personnalités qualifiées représentant un ensemble de professionnels de la filière, architectes, ingénieurs, paysagistes, promoteurs. Il est présidé cette année par Philippe Madec.
Les candidats : ils doivent être inscrits au titre de l’année universitaire 2022-2023 dans une école française (ou ressortissante d’un pays francophone) délivrant le diplôme d’État d’architecte, ou bien dans une école d’ingénieurs ou de paysagisme.
Les prix : 1er prix — 5 000 € ; 2e prix — 4 000 € ; 3e prix — 3 000 €.

« Répondre aux enjeux du développement durable et de la consommation énergétique »

Claire Archimbaud 3 HD (c) Mélanie Chaigneau
CLAIRE ARCHIMBAUD
est architecte, chargée du suivi du
concours Archi’Bois pour le Fonds
Archimbaud pour l’Homme et la Forêt.
— Pouvez-vous nous présenter la fondation actionnaire et le Fonds Archimbaud pour l’Homme et la Forêt ?

Claire Archimbaud : La fondation a été créée en 2016 par mon père Jean-Pascal Archimbaud, président du groupe, mes deux frères et moimême. Il s’agit d’une fondation actionnaire montée au capital de l’entreprise et dont les dividendes — environ 200 000 euros par an —, sont reversés au Fonds Archimbaud pour l’Homme et la Forêt. Ce dernier est entièrement consacré au financement de projets d’utilité publique. La fondation a défini trois axes d’intervention : l’agroforesterie pour soutenir des projets de recherche dans le domaine des plantations, par exemple ; la recherche scientifique, à l’image du projet BioMycelium mené par le CEA et Sup’Biotech sur la fermentation de sciure de bois, qui pourrait permettre de soigner la sclérose en plaques ; et enfin la création, qui s’occupe notamment du concours Archi’Bois.

« Ce concours incite les étudiants à découvrir l’histoire du bois, à identifier ses particularités, ses utilisations, ses aspects, son entretien, sa pérennité, son recyclage. »

— Justement, pourquoi avoir créé ce concours ?

C.A. : Quand j’étais étudiante en architecture, nous avions le concours béton avec Lafarge, le concours acier avec ArcelorMittal, mais rien sur le bois. Or l’architecture de demain, ce n’est pas le béton, et les enseignements ne sont pas toujours adaptés au bois. Ce concours incite les étudiants à découvrir l’histoire du bois, à identifier ses particularités, ses utilisations, ses aspects, son entretien, sa pérennité, son recyclage. Il les encourage à en concevoir l’usage dans les domaines contemporains de l’architecture et de l’aménagement territorial. Il a également pour vocation d’ouvrir la réflexion sur la ressource bois et de développer la connaissance de la filière bois.

— Et pourquoi avoir choisi ce thème pour le concours, cette année ?

C.A. : Il s’agit d’un sujet d’actualité qui correspond vraiment aux questions que l’on se pose dans la pratique architecturale : le réemploi, le recyclage, la durée de vie du bâtiment, la quantité de matière qu’on utilise. C’est un enjeu d’actualité qu’on reporte sur le concours. La pleine connaissance des qualités spécifiques du bois — un matériau résistant et durable — permet non seulement de développer un nouveau vocabulaire architectural, mais aussi de répondre pleinement aux enjeux du développement durable et de la gestion des ressources énergétiques.

Résultats du concours 2023 : https://www.paris-valdeseine.archi.fr/a-la-une/concours-archibois-2023-les-laureats.html

Dans ce dossier

ça peut vous intéresser

Service

Streetco
Streetco
Première application GPS piétonne collaborative

Innovation

Quand on n’a pas de pétrole… il reste les égouts et l’eau de mer pour fournir des calories au réseau de chaleur et réguler les températures des bâtiments publics. Exemples...

Innovation

Créée en 2008, l’association Orchestre à l’école développe la pratique instrumentale au primaire et au collège. Elle finance la moitié des dépenses nécessaires à l’achat des instruments et s’engage sur...

Innovation

Cotiser selon ses moyens, recevoir selon ses besoins. Près de 400 personnes vont participer à une expérience de Sécurité sociale alimentaire qui bénéficiera également aux agriculteurs....

Innovation

Plantée fin 2021, la forêt urbaine Miyawaki de l’Université de technologie de Troyes connaît une croissance rapide et voit éclore une grande diversité d’espèces végétales et animales. Elle devient un...

Innovation

Pour le politologue Benjamin Morel, c’est une forme de mépris du président de la République à l’égard des élus locaux et des corps intermédiaires qui caractérise la séquence politique qui...

Innovation

À Saint-Tropez (Var), l’intelligence artificielle se met depuis l’été dernier au service de la lutte contre les dépôts sauvages. Les premiers résultats sont très concluants....

NE PERDEZ PAS L’INSPIRATION,

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER

Votre adresse de messagerie est uniquement utilisée pour vous envoyer les lettres d’information de la société Innomédias. Vous pouvez à tout moment utiliser le lien de désabonnement intégré dans la lettre d’information.
En savoir plus sur la gestion de vos données personnelles et vos droits