S’inspirer des pratiques politiques du bas pour les appliquer au sommet…

En un demi-siècle, les institutions françaises s’étaient forgé une réputation de solidité et de stabilité. Mais le coup de boutoir est venu d’en haut. De ceux qui ont pour mission de protéger la République et qui lui ont asséné les coups les plus durs. Du recours addictif à l’article 49.3 à une dissolution aussi déroutante que dangereuse… en passant par mille entorses à l’esprit républicain, les élites au pouvoir ont-elles fini de corrompre le lien fragile qui unit le peuple à ses gouvernants ?

Rien n’est rationnel dans la séquence politique qui vient de s’écouler, tout est pourtant conforme à l’esprit du temps

La France est restée de longs mois sans gouvernement. Pour finir, c’est l’un des groupes les plus modestes à l’Assemblée nationale, Les Républicains, qui a eu pour mission d’en former un.

Rien n’est rationnel dans la séquence politique qui vient de s’écouler, tout est pourtant conforme à l’esprit du temps. Un temps où nos dirigeants politiques nationaux succombent trop facilement au narcissisme puéril de la communication plutôt que de s’atteler au dur labeur de l’action.

L’hyper-narcissisme contemporain et sa passion pour l’instant, qui envahissent la vie publique, viennent désormais percuter de plein fouet le rôle même de la politique qui suppose une vision et une construction sur le long terme.

Il reste peut-être un domaine en partie préservé de ces malheurs du temps. C’est le niveau local avec ses élus de terrain, parfaitement conscients des difficultés que rencontrent leurs concitoyens. Les gens ordinaires qui habitent les vertus simples du quotidien pour préserver, contre vents et marées, un peu d’harmonie dans leur vie.

Alors, faut-il davantage s’inspirer des pratiques politiques d’en bas pour les appliquer au sommet ? C’est la réflexion qui est au centre du dossier que nous vous proposons dans ce numéro.

Les bonnes volontés ne manquent pas localement et au lieu de se lamenter sans cesse sur le « mille-feuille » territorial ou le nombre trop important de communes et d’élus dans notre pays, apprenons à faire de cette singularité française une force. Et cessons de vouloir, au prétexte d’imiter ce qui se fait ailleurs dans le monde, concentrer toujours plus de gens dans des entonnoirs urbains prêts à exploser à la moindre étincelle.