par Benjamin Morel maître de conférences à l’université Panthéon-Assas Paris II
Pendant huit ans, la réforme territoriale fut l’arlésienne du quinquennat d’Emmanuel Macron. Envisagée lors de son premier discours devant le Congrès en 2017, elle fut à nouveau mise en avant lors du Grand débat. Avancée lors des rencontres de Saint-Denis, elle fut l’une des grandes annonces censées permettre au chef de l’État de « renverser la table » quelques jours après la dissolution, avant de devenir l’un des sujets évoqués pour un éventuel référendum. Aujourd’hui, les velléités présidentielles de réforme territoriale n’impressionnent plus guère les élus locaux, qui, au lendemain du big bang de la loi NOTRe de 2015, furent surtout favorables à une pause. Si les rapports Woerth et Ravignon ont permis d’avancer quelques idées intéressantes, elles n’ont guère suscité de débat public structurant et servent surtout à caler les armoires de l’Élysée.
Pourtant, le Palais de l’Elysée devrait dans deux ans avoir un autre locataire, et les partis politiques, en vue de 2027, affûtent leurs idées de réformes territoriales. Les positions ont évolué depuis quelques années et laissent apparaître quelques convergences mais aussi des volontés de transformation profonde. La commune et le département, naguère accusés de passéisme, sont à présent défendus sur tous les...