Lina Jali, coprésidente de l’Association Dircab
La lutte contre le narcotrafic n’est pas une compétence directe des collectivités, mais les villes ne peuvent détourner le regard. Le narcotrafic est une question de sécurité publique. Il s’agit d’une conquête territoriale opérée par les trafics, via des modes de consommation et de vente très ubérisés, impliquant de très jeunes mineurs. Un défi complexe, nécessitant la mobilisation de l’État au premier chef, mais aussi des associations qui assurent le lien avec les familles.
Jean-François Boyé, président de CoopCab
L’exemple de Gennevilliers : une coopération étroite avec la police nationale, complétée par une politique de prévention ambitieuse.
- Création d’espaces jeunesse dans chaque quartier
- Mise en réseau des jeunes et étudiants
- Formations transversales pour les professionnels
- Déploiement d’un espace santé jeunesse
- Accueil spécifique des collégiens exclus dans un service municipal encadrant
Des outils de médiation sont également mobilisés pour apaiser les tensions interquartiers et prévenir les violences intrafamiliales. L’objectif : empêcher le basculement dans la délinquance, qui relève ensuite de la police nationale — pour laquelle davantage de moyens sont demandés. Une politique préventive, porteuse de résultats.
Aurélien Mallet, président de Dextera
Le narcotrafic est omniprésent, transverse à toutes les couches sociales. Aucun territoire n’est épargné. Les priorités des citoyens aux municipales selon l’Ifop :
- Sécurité et lutte contre le narcotrafic
- Finances locales
- Accès aux soins
Les deux premières traduisent un profond sentiment d’abandon.
La police est confrontée à une lutte sans fin.
Questions soulevées :
- Condamnation des consommateurs
- Urbanisme comme outil de lutte
- Expulsion des familles de trafiquants des logements sociaux
Pourquoi l’État ne prend-il pas pleinement la mesure de ce fléau ancien ? Pourquoi les solutions de consensus votées au Sénat n’émergent-elles pas à l’Assemblée ?
Frédéric Lauze, secrétaire général du Syndicat des commissaires de police
Un trafic de grande ampleur
240 000 personnes vivent du narcotrafic, un marché estimé à 4 à 5 milliards d’euros.
Une vulnérabilité française accrue
La France est particulièrement exposée : géographie ouverte, 6 000 km de littoral, consommation record de drogues et de médicaments.
Un trafic qui s’est transformé
Le narcotrafic a muté, il s’est industrialisé. On assiste à une explosion parallèle de l’offre et de la demande.
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