REPORTAGE

Le DGST : chef d’orchestre local de l'aménagement du territoire

Gestion de crise, transition énergétique, aménagement local… les DGST sont sur tous les fronts !
La rédaction
La rédaction
Publié le 20 octobre 2023
Par Jacqueline VIRUEGA

L’une ne va pas sans l’autre. Dans une collectivité, l’exécutif doit pouvoir s’appuyer sur sa direction générale des services comme sur sa direction générale des services techniques. Si la première conduit l’administration, la DGST, elle, met en musique les décisions sur le plan technique. Et ça n’est pas rien ! La direction des services techniques (DST) ou direction générale des services techniques (DGST) pilote les services techniques d’une commune, d’une communauté de communes, d’agglomération, urbaine, d’une métropole, d’un département ou d’une région. Elle fait partie de la direction générale de la collectivité, pilote ses projets techniques et met en oeuvre ses stratégies d’aménagement du territoire et de gestion du patrimoine. 

L’inspiration politique réserve cet article à ses abonnés, mais serait ravie de vous compter parmi eux.
Rejoignez une aventure éditoriale
libre et inspirante

« Travailler dans la transversalité »

Martin DIZIÈRE
Directeur général des services techniques de la mairie du Haillan (Gironde), membre de l’Association des ingénieurs territoriaux de France (AITF)
— Êtes-vous satisfait de votre métier ?
Martin Dizière : J’en suis heureux. J’étais ingénieur et élu local quand j’ai découvert que la fonction publique territoriale employait des ingénieurs chargés de mettre en oeuvre les projets des élus. C’est ainsi que je suis passé du privé au public. Un ingénieur territorial construit une école, crée un maillage piétonnier, développe un territoire au plus près des élus et des citoyens. Ses missions sont variées et ont toujours du sens. Il accompagne un élu ou une élue pour un projet défini pendant son mandat et fait des propositions techniques, sachant que la décision politique appartient toujours aux élus.
— Quels écueils rencontrez-vous ?
M.D. : Nous ne sommes pas toujours entendus quand nous exposons les contraintes techniques, réglementaires, financières de tel projet. Surtout les délais ! La rémunération pose problème. Les ingénieurs territoriaux sont moins bien rétribués qu’ils le seraient dans le privé. Le gel du point d’indice a déclenché ce décalage, qui s’aggrave et fait fuir les talents. L’injustice salariale génère des difficultés de recrutement. Je peine à embaucher un ingénieur en bâtiment, un plombier, un électricien.
— Comment affrontez-vous la faible attractivité de la fonction publique territoriale ?
M.D. : Elle provient aussi de la dévalorisation de l’image de la fonction publique depuis vingt ans. L’Association des ingénieurs territoriaux de France (AITF) à laquelle j’appartiens, qui comprend 600 DST/DGST, vient d’élire un viceprésident en charge de l’attractivité de la FPT, qui informe les jeunes générations des écoles d’ingénieurs. Nos métiers ont du sens et un important pouvoir d’action sur le quotidien des habitants.
— Quelles sont vos préconisations pour demain ?
M.D. : Les services techniques ne peuvent plus rester isolés, mais doivent être intégrés au sein de pôles avec des services transversaux comme l’urbanisme, le développement durable, l’économie pour accompagner les transitions écologique, énergétique, numérique. Si notre métier garde un aspect purement technique comme l’isolation des bâtiments, il acquiert les compétences plus larges dont l’écologie a besoin, à l’instar de la ville perméable. Surtout la démocratie participative impose d’intégrer les besoins des habitants dans les projets : c’est la maîtrise d’usage qui s’ajoute à la maîtrise d’ouvrage et à la maîtrise d’oeuvre. L’ingénieur qui dirige les services techniques doit donc élargir ses compétences et transformer sa conception du travail. Les élus ont tout intérêt à s’appuyer sur leur DST qui saura élaborer avec eux des stratégies globales et efficaces. Les transitions exigent de plus en plus d’ingénieurs généralistes et de transversalité.

ça peut vous intéresser

Innovation

La Ville de Genève (Suisse) fait un pas décisif vers une administration numérique éthique. En adoptant une charte de gouvernance de l’intelligence artificielle, elle devient l’une des premières collectivités suisses...

Innovation

À Rennes, le street-art s’invite dans l’espace public… au service de la sécurité des cyclistes. Trente-deux sas vélos ont été transformés en œuvres pop et colorées pendant l’été, grâce à...

Innovation

Dans cette ville américaine, l'identité francophone est bien ancrée. Elle veut faire encore plus avec un bureau...

Innovation

Dans un espace public largement occupé par les hommes, la ville de Léon favorise le déplacement à vélo des femmes....

Innovation

À Tours, logements sociaux et agriculture urbaine s’élèvent ensemble sur les toits des Jardins perchés....

Innovation

La ville populaire de Seine-Saint-Denis crée un dispositif d’aide aux jeunes familles monoparentales. Grâce à un accompagnement global et à un complément de ressources, l’objectif est de sortir les destinataires...

Innovation

Dès 2027, Lyon pourrait offrir à ses habitants la possibilité de se baigner en pleine ville. Deux bassins démontables devraient voir le jour dans la darse de la Confluence, sous...

Innovation

L’École des chefs du Val-d’Oise a ouvert ses portes en février. Destinée aux personnels des cuisines des collèges du département, elle a pour vocation de les aider à se perfectionner...

Innovation

La ville préfecture du Pas-de-Calais a choisi de faire parler ses points d'apports volontaires. Gare aux récalcitrants qui déposent en dehors des conteneurs....

Innovation

Marseille expérimente une application destinée à faciliter les déplacements des personnes à mobilité réduite. Elle s'adresse autant aux habitants qu'aux touristes et recense 400 lieux testés par les contributeurs....

Innovation

Depuis 2022, les remparts de Langres (Haute-Marne) font l’objet d’une importante rénovation. Elle s’achèvera en 2028 avec pour objectif de rendre toute leur splendeur à ces joyaux du patrimoine, témoins...

NE PERDEZ PAS L’INSPIRATION,

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER

Votre adresse de messagerie est uniquement utilisée pour vous envoyer les lettres d’information de la société Innomédias. Vous pouvez à tout moment utiliser le lien de désabonnement intégré dans la lettre d’information.
En savoir plus sur la gestion de vos données personnelles et vos droits