Dossier
INNOVATION
En ce début d’année 2023, Renaud Muselier, le président de la région Sud PACA, profite de ses vœux pour rappeler à ceux qui l’ignoreraient encore que « Le Sud se lève pour le climat ». C’est le slogan qu’il affiche depuis le 14 novembre 2022, date à laquelle il a signé avec Élisabeth Borne à Marseille un protocole État-région en vue d’expérimenter la territorialisation de la planification écologique. PACA est devenue région pilote de ce dispositif, à la grande satisfaction de son président remarquant que, si « la décentralisation n’arrivera pas tout de suite » sur la mise en œuvre de la planification écologique dont la Première ministre est en charge au niveau national, « alors, on passe directement par l’expérimentation ».
Huit priorités ont été définies. La première porte sur le développement de la production d’énergie renouvelable avec notamment l’éolien en mer, l’ADEME délégant à la région la gestion de fonds dédiés. Le protocole prévoit des mesures en faveur de la préservation de la ressource en eau, la région ayant la charge d’une mission de concertation de tous les acteurs du territoire et l’organisation d’États régionaux de l’eau. Autre objectif, la décarbonation de l’industrie avec l’objectif de diviser par deux les émissions de CO2 dans les dix ans. Le développement de l’hydrogène bas carboné et l’usage de chaleur renouvelable doivent permettre d’atteindre cet objectif. La sobriété foncière, notamment en zone rurale, et la rénovation énergétique des bâtiments et logements avec des aides pour les ménages des classes moyennes, doivent aussi faire l’objet d’une planification. Il faudra également décarboner les transports régionaux, ferroviaires et routiers, touchant là au cœur de la compétence des régions. Autres priorités identifiées : la protection de la forêt, avec la plantation de cinq millions d’arbres et la lutte anti-incendie ou encore la réduction des pollutions liées aux activités portuaires et aux escales des navires avec un « Plan régional zéro fumée ».
La région Sud PACA n’a pas été choisie par hasard. Depuis son élection, l’actuelle majorité régionale affiche ses ambitions climatiques. En 2017, elle lançait son plan climat, « Une Cop d’avance », promettant d’affecter 20 % de son budget à ce plan dès 2018 et d’y consacrer année après année une part toujours plus conséquente de ses investissements. En 2021, le nouveau plan climat s’est inscrit dans la continuité du premier autour de cinq grandes thématiques (l’air, la mer, la terre, l’énergie, les déchets). Il aboutit en 2023 à un budget « 100 % vert », avec des mesures s’inscrivant dans la planification de manière progressive depuis plusieurs années déjà. Évidemment, ce plan se traduit par des apports budgétaires de taille, 30 milliards d’euros sur les cinq années à venir, abondés par l’État, l’Europe et la région, alors qu’en 2022 le budget régional s’établissait autour de 2,4 milliards. L’objectif n’est rien de moins pour Renaud Muselier que « de voir plus loin, jusqu’en 2040, pour faire de notre région la première région verte en Europe, neutre en carbone dix ans avant les autres ». Alors oui, on comprend qu’en ce début d’année, il ne redoute pas d’afficher haut et fort ses ambitions.
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