La plage fait rêver. Mais sa beauté fragile a un prix. Une saison estivale demande une préparation rigoureuse et millimétrée. Durant l’hiver, les événements climatiques, souvent plus intenses, modifient l’aspect des plages et font recracher à la mer de nombreux déchets, malheureusement de toutes sortes et parfois volumineux, que la houle charrie jusqu'au rivage. Dès le printemps, les grandes manœuvres ont lieu : des engins de chantiers aplanissent la surface qu’elle soit recouverte de galets ou de sable et des opérations de nettoyage rendent les lieux de nouveau accessibles et accueillants avant le retour des plagistes.
Mais ce n’est évidemment pas tout. La préparation d’une saison estivale impose bien souvent aux communes une gestion très structurée qui demande des moyens et une organisation bien huilée. « On a parfois des écueils de gestionnaires qui, à une petite échelle, ont peut-être été malheureusement sous-équipés en termes de ressources humaines pour travailler sur ce sujet, alerte Ghislain Fenouil, responsable national du Pavillon bleu à l'association Teragir. Or, cela nécessite un travail collectif avec différents services, avec différents acteurs, en partenariat. C'est très important d'avoir cette approche-là dès le début pour s'assurer une pérennité dans la gestion durable du site. Et notre label a, en ce sens, davantage valeur de feuille de route que de simple récompense. »
Investissement considérable
Pour les élus, disposer d’une plage nécessite, en effet, un investissement considérable qui pèse lourd dans les budgets communaux. « Accueillir, c’est un devoir, mais c’est aussi un coût, assure Alain Blanchard, délégué général de l’Anel (l’Association nationale des élus des littoraux). L’été, les communes doivent renforcer les effectifs de police municipale, multiplier les services de propreté, gérer les pics de fréquentation sur les plages, les parkings, les marchés, les réseaux d’eau, les déchets… Tout cela suppose des moyens humains, logistiques et budgétaires qui ne sont pas toujours à la hauteur de l’affluence. Or, la plupart des dotations de l’État sont calculées sur la base de la population INSEE – c’est-à-dire celle présente à l’année – et non sur la réalité estivale. Ce décalage...