Jugées aujourd’hui anachroniques, les images de la place Vendôme, à Paris, ou de la place Bellecour, à Lyon, saturées de voitures garées, attestent des évolutions urbaines en cours. Mais cette transformation de l’espace public ne fait que commencer. Le recul de l’usage de la voiture individuelle dans les métropoles françaises pose de plus en plus la question du devenir des parkings, en surface comme en sous-sol. Quand on sait que 50 % de la surface du territoire parisien – jusqu’à 80 % dans certaines métropoles régionales – sont encore occupés par la voiture, qui ne représente plus pourtant que 13 % des déplacements à Paris, on comprend qu’un rééquilibrage soit nécessaire. Les villes – grandes et moyennes – qui prennent à bras-le-corps ce sujet élaborent des stratégies de gestion du stationnement qui intègrent des enjeux liés aux mobilités, au réchauffement climatique et au cadre de vie.
Immobilité et mobilités
« Stationner une voiture est l’un des usages les moins intéressants en ville, juge Mathieu Chassignet, ingénieur à l’ADEME. Ça revient à utiliser 10 m2 pour stocker la voiture d’une seule personne, alors que la création d’une piste cyclable ou l’aménagement d’un banc serait mieux partagé. » Une fois ce constat fait, comment impulser ce cercle vertueux, sans condamner trop brutalement les citadins qui restent attachés à leur voiture ? La première mesure, qui touche au portefeuille plus qu’aux habitudes des automobilistes, vise à les orienter vers les parkings souterrains pour dédier la voirie aux vélos (pistes cyclables et arceaux) ou aux piétons (trottoirs plus larges, mobilier urbain plus...