C’est un film qui nous a permis de démarrer 2025… En fanfare ! Dans cette fable sociale et musicale, le réalisateur Emmanuel Courcol met en scène deux frères, séparés dans leur petite enfance, aux destins sociaux opposés. Thibaut est chef d’orchestre international alors que son frère Jimmy, cantiner, officie comme tromboniste dans une fanfare populaire du nord de la France. Le besoin vital de greffe du premier provoque la rencontre entre le prodige qui saute d’un avion et d’une partition à l’autre et le gars bourru de Walincourt à l’oreille absolue… Et c’est, bien entendu, la musique qui va rapprocher les deux frangins anywhere et somewehre. *
Cette métaphore cinématographique optimiste montre qu’il est possible de dépasser l’opposition entre deux conceptions de la culture. D’un côté l’art savant, perçu comme élitiste ; de l’autre, les pratiques populaires. Après des décennies à apporter le meilleur de la culture au peuple, grâce à une politique incarnée par André Malraux puis Jack Lang, via notamment les maisons de la culture, il s’agit désormais de penser une démocratie culturelle enracinée dans les territoires, exigeante dans ses formes, mais surtout partagée par tous. À l’image de la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques de Paris 2024, orchestrée par Thomas Jolly, qui a largement dépassé les oppositions en mêlant garde républicaine et Aya Nakamura, groupe de métal et mezzo-soprano, Céline Dion, french cancan et Camille Saint-Saëns.
Le droit de participer
Dans les territoires, cette ambition se traduit par une nouvelle génération de politiques culturelles et d’initiatives qui cherchent à dépasser la dichotomie entre excellence artistique et ancrage populaire. L’objectif est de sortir d’un modèle descendant, qui impose la culture...