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Hauts-de-France 24 Le lin, petite fleur bleue pleine de vertus

La rédaction
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Publié le 31 octobre 2022

La France est le premier producteur mondial de lin, culture de tradition séculaire dans l’ouest et le nord du pays. Mais au fil du temps, la délicate fleur bleue a subi la concurrence du coton puis des fibres synthétiques. Depuis 40 ans, 80 % de la production française est exportée vers l’Asie, la Chine essentiellement, après les premières transformations de la plante en fibres (rouissage, teillage, peignage…). Filatures et tisseurs ont, quant à eux, subi une véritable hécatombe.

Mais la montée des préoccupations environnementales et climatiques a changé la donne. Ainsi, en 2015, un avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur les enjeux des matériaux biosourcés vantait les mérites du lin – ainsi que du chanvre – dans ses multiples usages (pour le textile, les matériaux composites pour diverses industries, l’isolation, la construction…) et recommandait la reconstitution de la filière en France. La région Hauts-de-France, qui compte toujours quelque 3 000 liniculteurs (sur environ 30 000 hectares), s’y emploie. Certains, toujours là, résistaient comme Decock (teillage), Peignage Dumortier, ou TRP Charvet, Lemaître Demeestere, (tissage)… D’autres sont venus ou revenus. Comme la société parisienne Pierre Frey (éditeur de tissus d’ameublement) qui a racheté en 1989 l’atelier de tissage Margueroy près de Cambrai. Et aujourd’hui, Safilin, qui après une délocalisation en Pologne en 2005, fait renaître, avec l’aide d’un plan de relance, une activité de filature près de Béthune.

Des entreprises commencent à fleurir aussi pour de nouveaux usages du lin. Comme D’innov, qui produit des gobelets réutilisables et biodégradables, des protections de tuyaux pour l’industrie, des affiches et cartes de visite… ou encore la coopérative L.A. Linière qui fabrique des briques de lin, et Bâtilin, un isolant écologique et biosourcé. « Dans quelques années, nous aurons reconstitué toute la chaîne du lin », espère Frédéric Motte, conseiller régional, président de la mission REV3* et délégué à la transformation de l’économie régionale, « ce sont les entreprises qui le font, mais la région – et parfois l’État par exemple avec le plan de relance – est là pour donner le coup de pouce grâce à des aides financières ou en matière de formation. » Pour l’élu, si cette « petite mayonnaise» prend, c’est grâce au dialogue constant qui s’est installé entre agriculteurs, chefs d’entreprise et politiques.

* REV3 : diminutif de la troisième révolution industrielle théorisée par Jeremy Rifkin, spécialiste américain de prospective économique. Dans les Hauts-de-France, c’est une action menée conjointement par le conseil régional et la chambre de commerce et d’industrie (CCI) pour évoluer vers une transition écologique et sociétale.

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