Septième des arts, le cinéma l’est par ordre en scène et non au titre d’une quelconque hiérarchie. Le cinéma est sans conteste une passion populaire. En témoignent les 96 millions d’entrées enregistrées en 2021 malgré les vents contraires de la crise sanitaire, et les 37 millions du premier trimestre de cette année, qui laissent augurer d’un bilan meilleur encore.
Une passion populaire et une exigence artistique qui peuvent cohabiter, à condition de maintenir une offre culturelle accessible sur l’ensemble du territoire.
C’est le pari fait par des villes, petites ou grandes, pour se doter d’un cinéma public. Elles ont à la fois comblé un vide laissé par les majors de la distribution propriétaires de salles commerciales et trouvé un public sollicité par des tarifs sans commune mesure avec ceux du domaine privé. En outre, ces salles mènent une action culturelle intense en direction des jeunes publics et des citoyens : projections, rencontres avec les artistes, débats autour des sujets abordés dans les films…
Cette démarche, qui s’inscrit clairement dans la politique culturelle, a un coût indéniable en termes de subventions aux associations gestionnaires ou de comblement des déficits de fonctionnement. Ce n’est guère plus – ni moins – que les budgets réservés aux associations sportives. Mais en la matière, il s’agit d’un investissement dans une initiation à la culture avec des retours probants comme le montrent les expériences d’Est Ensemble aux portes de Paris et de Fosses dans le Val-d’Oise.