Quand l’accueil des réfugiés est une chance pour la commune

Faisant fi des peurs, des maires font le choix d’accueillir des migrants dans leur commune. Loin d’être un danger, cette solidarité se révèle une chance pour le territoire. À condition que l’État assume ses responsabilités. Par Alain Bradfer

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Aide aux migrants : faire cause commune

La guerre en Ukraine a changé le regard de nos concitoyens sur la nécessité de venir en aide aux migrants. La France est l’héritière d’une grande tradition d’hospitalité que nos villes et nos villages ont traduite dans les faits. Plongée au cœur de ces expériences d’accueil dans les territoires.

Deux images. L’une montre des visages harassés mais souriants de femmes et d’enfants, descendus d’un car qui les a amenés depuis les confins de l’Europe orientale, chaleureusement accueillis par des édiles affichant une conscience humanitaire. L’autre est la représentation de visages également harassés mais fermés, saisis dans un décor de campement de fortune. La première est celle de réfugiés ukrainiens, la seconde de migrants syriens, soudanais ou érythréens. Une subtilité sémantique distinguant les premiers des seconds.

Et puis, il en est une troisième, moins diffusée, celle-là, d’élus de petites communes ou de villes moyennes qui ont ouvert depuis plusieurs années leurs hébergements disponibles à ces migrants ou réfugiés. À devoir vaincre le plus souvent les réticences, voire l’hostilité de leurs administrés. Là où des craintes irrationnelles rejoignent une xénophobie à peine dissimulée.

Le choix de l’État de répartir le flux de demandeurs d’asile sur le territoire en misant sur des villes ou villages se portant candidats à l’accueil a eu pour mérite d’éviter les concentrations de « réprouvés » comme ce fut le cas dans les années 1960 avec les rapatriés d’Algérie. Ces répartitions pratiquées avec le consentement préalable des élus présentent deux avantages. Avant tout, celui d’une intégration plus aisée des demandeurs d’asile pris en charge par des municipalités volontaires qui s’assurent le relais d’associations. Ensuite, de participer à la revitalisation de territoires ruraux en déclin démographique.

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L’accueil des réfugiés : sur le terrain, ça se passe comment ?

Quand l’État s’aveugle, les pouvoirs locaux peuvent l’éclairer. C’est vrai sur l’accueil des populations migrantes : villes moyennes comme Cherbourg-en-Cotentin, gros bourgs comme Bégard et Luzy ou villages comme Peyssat-Villeneuve font la démonstration que les réfugiés sont une chance avant d’être un problème.
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