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À Pessat-Villeneuve (63), le château des droits de l’Homme

Le village a reconverti un centre de loisirs installé dans un château en centre d’hébergement. Il y accueille 70 migrants, soit 10 % de la population.
La rédaction
La rédaction
Publié le 23 août 2022

Cela aurait pu n’être qu’une opération immobilière doublée de la volonté de stimuler une démographie toujours menacée dans les zones rurales. À un jet de pierre de Riom et une vingtaine de kilomètres de Clermont-Ferrand avec son monstre industriel qu’est Michelin, Pessat-Villeneuve a vu sa population passer de 500 à un peu plus de 700 habitants en moins de quinze ans. Et qui plus est, pourvue par ceux que les sociologues classent dans la catégorie des CSP+.

Côté immobilier, une aubaine surgit en 2015 lorsqu’Air France met sur le marché 42 millions d’euros de son patrimoine immobilier. Et dans celui-ci, le château de La Pause, un édifice du xviie siècle avec ses 7 hectares planté de petits pavillons. Ce qui était un centre de loisirs de la compagnie attire les investisseurs. Les uns imaginent l’ensemble en maison de retraite, les autres en lotissement. Gérard Dubois, maire du village depuis 2008, coupe court et signe un chèque de 1,9 million d’euros à Air France sans aucune aide et s’engage à payer 120 000 euros d’annuité, soit le tiers de son budget de 350 000 euros.

C’est en septembre 2015 que la fille de Gérard Dubois attire son attention sur l’image du petit Aylan Kurti, dont le cadavre s’est échoué sur une plage turque. Et en septembre encore que tombe la lettre aux maires de Bernard Cazeneuve qui leur suggère d’accueillir des réfugiés pour désengorger Calais. Gérard Dubois vient de trouver la vocation de ce qui fut un centre de loisirs : ce sera un CAO (Centre d’accueil et d’orientation). Tandis que certains de ses collègues proposent une vieille grange ou de l’habitat social, il offre un château.

Le silence qui suit est rompu brutalement par la sous-préfecture qui lui annonce l’arrivée d’une centaine de migrants. Il improvise une réunion de son conseil municipal le soir même, emporte son adhésion pour la prise en charge de 70 personnes — ni plus ni moins que 10 % de la population — et informe les habitants par un courrier déposé dans les boîtes aux lettres, avec la promesse d’une réunion publique.

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