par Benjamin Morel, maître de conférences à l’université Panthéon-Assas Paris II
Des municipales précédentes atypiques
Après la crise sanitaire en 2020, les prochaines municipales devraient se tenir en pleine crise politique. Pour analyser ses conséquences, il convient de considérer la singularité des précédentes élections municipales. En pleine épidémie de Covid-19, le taux d’abstention y a atteint 55,34 % au premier tour et 58,4 % au second. Pour ces deux scrutins, séparés de manière inédite par cinq mois, l’abstention a été vingt points plus élevée qu’en 2014. Cette faible mobilisation a conduit à une surreprésentation des électorats traditionnellement peu abstentionnistes : personnes âgées et CSP+. Ces catégories votant davantage au centre, elles ont favorisé la droite et la gauche de gouvernement en zone rurale et périurbaine, ainsi que les écologistes en zone urbaine.
Autre singularité des élections de 2020 : elles se sont déroulées dans un contexte de fort désalignement entre le champ politique local et le champ politique national. Alors qu’au niveau national, le Rassemblement national, La République en Marche et, dans une moindre mesure, La France insoumise, dominaient, ces partis demeuraient très peu implantés localement. Les vieilles formations que sont...