La route a traversé l’histoire et poursuit son chemin. En pavant, 118 ans avant notre ère, les 780 kilomètres de la voie Domitienne entre l’Italie et la Catalogne, les Romains ont posé les premières bornes d’un réseau qui n’a cessé de s’étendre et de densifier.
Vingt-deux siècles plus tard, la France compte 1,1 million de kilomètres de voies routières, soit le troisième réseau le plus important d’Europe, rapporté à la superficie du pays, après ceux des Pays-Bas et de la Belgique.
Ce qui fit l’une des fiertés de la France au mitan du siècle dernier est aujourd’hui dégradé à près de 50 % selon l’Observatoire des Routes. « Malgré leur image de robustesse, les routes françaises se dégradent, car elles subissent des trafics nombreux et de plus en plus lourds. Ces dégradations sont accentuées par les impacts du changement climatique. En effet, des étés plus chauds et des amplitudes de température plus importantes d’une saison à l’autre tendent à réduire la durée de vie des chaussées et des ouvrages d’art », écrit Yves Krattinger, président de l’Institut des Routes, des Rues et des Infrastructures.
Incontournable en zone rurale et en grande banlieue
Accusée de tous les maux, à commencer par les 82 % des déplacements qu’elle supporte, responsable de 31 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) et de son emprise foncière artificialisée, la route est pourtant loin d’avoir perdu la partie dans la concurrence entre les modes de transport. Une réalité statistique s’impose.
...