— Vous avez lancé « l’appel des Girondins », pour interpeller le Président de la République sur l’état des collectivités territoriales. Pourquoi ?
Jean-Luc Gleyze : Le sujet est l’asphyxie financière des collectivités. Le gouvernement ne peut plus fermer les yeux. Son inaction signifierait trois choix. Soit, il a la volonté de laisser mourir les territoires, notamment les départements, pour éliminer une strate de collectivité. Soit, il a l’ambition de dénaturer le service public pour le transférer au secteur privé. Soit, il n’a pas conscience de la situation du pays. La dégradation des collectivités entraîne la dégradation de la cohésion sociale et renforce le vote en faveur de l’extrême droite.
Pour ne parler que des départements, ils sont le seul niveau de collectivités qui ne lève plus l’impôt. En 2023, la Gironde a perdu 140 millions d’euros de droits de mutation et terminé l’année avec une épargne nette négative. Nos finances sont mises en péril. Nous sommes contraints à des choix difficiles pour le budget 2024 qui impacteront les communes, les intercommunalités, les associations. L’idée est de se mobiliser collectivement pour montrer que nous avons tous destin...