Par Caroline BAGUR
Depuis 2016, des collèges de Moselle accueillent une classe de cadets de la sécurité civile. Ces élèves de sixième, tous volontaires, intègrent un programme visant à les sensibiliser aux comportements de prévention. L’objectif à terme est de favoriser leur engagement au sein des sections des Jeunes Sapeurs- Pompiers (JSP). Cette démarche repose sur un travail conjoint du département de la Moselle, du service départemental d’incendie et de secours (SDIS) et de la direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN).
Cette année, 62 classes de cadets – chacune parrainée par un centre de secours – composées de 15 à 20 élèves suivent le programme depuis la rentrée de septembre. Ce dernier, composé de trente heures sur l’année scolaire, est délivré par un professeur et un sapeur-pompier. De plus, des visites de centres de secours et du centre opérationnel (centre départemental de réception du 18) sont organisées. Les cadets sont également invités aux cérémonies commémoratives du 11-Novembre et du 8-Mai, à la Journée départementale des jeunes sapeurs-pompiers et à la Journée nationale des sapeurs-pompiers, sans oublier la Sainte-Barbe. Un succès qui ne se dément pas depuis 2016. Si le programme ne comptait que 5 classes à ses débuts, l’ambition est d’offrir cette option aux 90 collèges mosellans d’ici 2027. Après cette première année de formation, environ 10 % des cadets intègrent le programme des JSP de la Moselle qui regroupe plus de 1 000 actifs répartis sur l’ensemble du département. Pendant quatre années, ces adolescents sont formés lors de stages, notamment sur le matériel équipant les véhicules d’assistance, et le secours aux victimes. Une fois leur brevet de JSP validé, chacun peut intégrer les effectifs d’un centre de secours en tant que pompier volontaire.
Pénurie de volontaires
Si Paris et Marseille bénéficient de bataillons militaires et professionnels, de sapeurs-pompiers pour l’une et de marins-pompiers pour l’autre, sur la plupart des territoires, les pompiers professionnels sont appuyés par des pompiers volontaires. Ces derniers suivent des formations dès l’adolescence, évoluent en grade et, dans certains villages, il n’est pas rare que la cheffe ou le chef du centre de secours soit lui-même pompier volontaire. Dans les zones rurales, le volontariat a longtemps fait école, notamment parce que les primes perçues lors des interventions constituaient un complément de revenu, mais aussi pour des raisons de proximité. Quand la sirène sonnait, c’était peut-être parce qu’il y avait le feu chez un voisin, qu’un proche avait eu un accident de voiture ou un malaise. Mais il faut croire aujourd’hui que les enfants rêvent moins de devenir pompière ou pompier quand ils seront grands. D’après la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, il faudrait en recruter 50 000 d’ici cinq ans pour mettre les effectifs à niveau. « Ce n’est pas la force qui compte, c’est toi », tel est le thème de la campagne de communication lancée par la Fédération qui tire la sonnette d’alarme…