Grâce à son altitude (1 650–2 720 m), son orientation au nord-ouest et la présence d’une vaste forêt sur son territoire, Les Orres restent confiants sur l’avenir du ski. Un avenir à moyen terme, certes, mais à l’horizon d’une bonne génération, tout de même : « On skiera toujours aux Orres en 2057 », estime Pierre Vollaire, le maire de la commune, sur la base d’études scientifiques de la région Sud. D’ici là, si l’enneigement naturel risque bien sûr de connaître des hauts et des bas compensés par la neige de culture, le ski, moteur économique de la vallée, demeurera la colonne vertébrale du programme hivernal. « L’hiver dernier, avec 1,20 m de neige naturelle et le recours à la neige artificielle, nous avons enregistré une progression de 10 % de notre activité, argumente l’élu. Le ski apporte une valeur ajoutée inégalée dans nos stations. » Pas question, donc, d’y renoncer. Mais pas question non plus de faire l’autruche et de n’envisager aucune alternative au ski. La station « expérientielle » imaginée par la collectivité a ainsi vocation à diversifier les activités proposées, pour séduire et fidéliser, grâce à des outils numériques, de nouveaux adeptes des sports de pleine nature, tout en anticipant les conséquences du réchauffement climatique.
Composé de plusieurs espaces, l’ensemble – qui devrait être mis en service en 2023-2024 – a été conçu pour que les néophytes testent de façon virtuelle différents sports, au sein du pôle expérientiel, avant de parfaire leur pratique, au sein du pôle sport et innovation, également ouvert aux pratiquants confirmés. À tous les stades, l’idée est de vaincre sa peur et de vivre des sensations fortes à ski, en parapente, rafting, vélo, escalade ou encore kitesurf. En outre, la présence de caméras sur le domaine expérientiel extérieur offrira la possibilité aux débutants comme aux champions de mesurer puis d’analyser sur écran leurs performances et leurs progrès, à ski l’hiver, en vélo l’été. « Ces outils que nous voulons développer de façon collaborative, avec les écoles de ski et de vélo, les fédérations, les équipementiers, ne sont pas seulement destinés aux Orres, insiste Pierre Vollaire. Nous les envisageons à l’échelle de la vallée de Serre-Ponçon et nous espérons, plus largement, donner envie à d’autres stations de développer de telles
activités. »
Électricité hydraulique
Enfin, l’équipe municipale prévoit dans son dispositif un espace consacré aux enjeux de la transition écologique en montagne. Attentive depuis longtemps à la réduction de ses consommations énergétiques et de ses émissions de gaz à effet de serre, grâce notamment à ses navettes vertes, la station mène aujourd’hui un projet ambitieux de production électrique d’origine hydraulique. À l’horizon 2027, les torrents de l’Eyssalette et des Vachères devraient en effet produire quelque 10 GWh par an, soit le double de la consommation électrique des équipements de la station des Orres.