Vu de Barjols avec la maire Cathy Venturino-Gabelle

"Nous sommes à la barre, nous connaissons le terrain et les demandes des administrés"

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Maire depuis 2020, je suis élue sans étiquette, pour défendre les intérêts de mon village et des habitants. Quand le président fait des choses bien, comme le grand débat national, je le reconnais, mais quand ça ne va pas, je le dis aussi. Je crois que nous avons besoin d’une véritable écoute de la part du président. Il faut qu’il prenne en compte notre parole. Nous sommes à la barre, nous connaissons le terrain et les demandes des administrés. À Barjols, nous avons de bonnes relations avec les services de l’État et nous bénéficions d’un fort soutien car nous sommes lauréats de deux dispositifs : Petites villes de demain et le Fonds friches pour la reconversion des tanneries. Toutefois, répondre aux appels à projet et remplir les dossiers réclame un travail copieux et rébarbatif sur le plan administratif, pour lequel les petites communes comme la nôtre ne disposent pas de l’ingénierie nécessaire. On se retrouve parfois avec des dossiers refusés car nous n’avons pu les étayer et les délais impartis sont trop courts. On doit simplifier l’administration.

Je dis au président : redonnez de la liberté aux communes. Il est très important de retrouver des marges de manœuvre, une liberté de choix. Nous avons perdu sur ce plan avec la loi NOTRe. À vouloir organiser des transferts, des mutualisations pour faire des économies on n’est pas toujours efficace. Je prends l’exemple de l’eau et de l’assainissement, dont le transfert sera obligatoire en 2026. Tous les EPCI ne sont pas prêts et n’ont pas le désir pour prendre ce type de compétence. Nous, à Barjols, nous avons une régie de l’eau qui gère de la captation à la facturation. Nous voulons la conserver pour la qualité du service rendu. Pourquoi nous priver de cette liberté ? De même, sur la question des transports, je ne suis pas sûre qu’on y ait gagné avec le transfert à la région : on prend les décisions loin des usagers, en supprimant des petites lignes au moment où le coût de l’essence augmente et où l’on demande de polluer moins. On a le résultat inverse de ce qu’on pouvait escompter.


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