L’écohameau dynamise Saint-André-des-Eaux

Le village breton accueille sur son territoire un projet d’écohameau. Au programme, un habitat réversible et accessible, et la reprise du café local par une association.

Des maisons construites sur pilotis pour être transportables en cas de déménagement.

Le 21 juillet dernier, le maire de Saint-André-des-Eaux dans les Côtes-d’Armor a signé un bail emphytéotique de quatre-vingts ans avec l’association Le Hameau Léger du Placis, porteuse d’un projet d’aménagement d’un écohameau. Pour cette commune de 380 habitants, c’est une opération blanche qui lui rapportera même un petit peu d’argent, 5 000 euros par an pour la location des 5 000 mètres carrés des parcelles du Placis, site auquel l’association a emprunté son nom. Ce projet a commencé à prendre corps en 2020 au cours d’une réunion de l’association d’élus bretons Bruded, un réseau de partage d’expériences de collectivités s’engageant dans des actions de développement durable et solidaire. Des représentants de l’association Hameau Léger qui promeut la réalisation d’écolieux étaient présents. Ils étaient à la recherche de communes susceptibles d’accueillir des hameaux constitués de maisons réversibles – sans fondations définitives – transportables
ou démontables ou même compostables, accessibles financièrement, et bien connectés aux villages les accueillant.

Gagnant-gagnant

Pour Jean-Louis Nogues, le maire de la commune, l’occasion a fait le larron. La gérante du dernier commerce local, un café accueillant des concerts et deux festivals par an – où l’on a pu voir des artistes comme Claudio Capéo, Alain Souchon ou le groupe Tryo « pas mal pour une commune de notre taille » – souhaitait passer le relais, mais à un repreneur qui conserverait l’esprit du lieu.
« J’ai organisé une réunion avec les responsables de l’association en leur demandant ce qu’ils pourraient faire pour participer au dynamisme de la commune en contrepartie de la location du foncier, et je leur ai parlé du café. L’implication dans la vie locale faisant partie de leur projet, ils ont dit oui tout de suite. » L’association Le Hameau du Placis a pris en charge le café, et la mairie a octroyé les permis de construire pour les premières maisons. Chacun tenant sa part du marché, le bail a pu être signé pour le terrain en même temps qu’un bail commercial pour le café.

Aujourd’hui, trois maisons ont déjà été construites et sont habitées. À terme, le lotissement accueillera entre huit et dix familles, les candidats, plus nombreux qu’il n’y aura de logements, étant pour la plupart des citadins ayant fait des études supérieures et recherchant un retour à la terre. Le lotissement se veut presque entièrement autonome. Les maisons sont à énergie passive. L’eau est prise sur le compteur d’une longère mitoyenne, appartenant à la mairie qui refacture les mètres cubes consommés. Pour l’assainissement, on utilise des techniques écologiques. « Plus tard, s’ils souhaitent se connecter au réseau électrique, ce sera à leur charge », précise le maire. En effet, le bail ne prévoit pas la viabilisation du terrain.

Élisabeth PAN

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