Bénévoles occasionnels ou à plein temps, ils se voient tous « au service de l’intérêt général », attentifs au lien social et soucieux du bien-être collectif. Des motivations qu’ils partagent avec les élus et les agents du service public local. Normal. Car après tout, ils constituent le trio gagnant de nombreux territoires en matière de service public et de services au public.
Comment se conçoit, s’organise, se hiérarchise la répartition des tâches ? « Dans les territoires ruraux, l’engagement des bénévoles est tout simplement stratégique, tranche d’emblée Arnaud Thenoz, président délégué de la Fédération nationale des comités et organisateurs de festivités (FNCOF). Plus on s’éloigne des centres urbains, plus l’activité culturelle, sportive, sociale dépend des bénévoles. »
Dans son secteur d’activité, 80 % des adhérents de la FNCOF sont issus de communes de moins de 2 500 habitants, dans lesquelles la vie festive repose intégralement sur les épaules des bénévoles.
La proximité au cœur
Dans d’autres domaines, les bénévoles n’interviennent pas en « substitution de », mais de façon complémentaire. En témoignent les initiatives citoyennes de plantations de plantes comestibles en ville, ou les campagnes de ramassage des déchets organisées par certaines associations et parfois par les habitants eux-mêmes, mobilisés via les réseaux sociaux.
« Nous ne sommes pas dans une posture critique vis-à-vis du travail fait toute l’année par les agents communaux, qui sont confrontés à des incivilités en hausse, prévient Anna Gril, vice-présidente de World Cleanup Day France. Notre but est de sensibiliser le public, le troisième samedi de septembre¹, à l’omniprésence des déchets sur la voie publique. En cela, nous intervenons en complément des dispositifs de sensibilisation portés par les collectivités. »
Incontournables pour les comités des fêtes, en soutien des actions communales pour le ramassage des déchets, les bénévoles remplissent aussi des missions pour lesquelles le service public est mal armé. Et pas seulement par manque de budget.
Au Havre (Seine-Maritime), par exemple, la municipalité expérimente depuis deux ans, dans le quartier du centre ancien, le dispositif des BienVeilleurs. Il s’agit d’un réseau d’habitants, (re)connus dans le quartier, à qui la ville confie le soin de repérer des personnes fragiles et/ou isolées. Un retraité, le vigile d’une grande surface, une infirmière à domicile, une autoentrepreneuse, un commerçant, un gardien… tous ont accepté de jouer bénévolement ce rôle de relais. Ils sont accompagnés par les services municipaux, qui leur fournissent kit d’informations et conseils.