INNOVATION

Les pouvoirs publics du 93 et des chauffeurs VTC créent une plateforme face à Uber

Avec le soutien du conseil départemental et de la mairie de Saint-Denis, 500 conducteurs de VTC (voiture de transport avec chauffeur) sont en train de former "une société qui leur appartient", pour s’affranchir des grandes plateformes numériques comme Uber.
La rédaction
La rédaction
Publié le 14 avril 2022

Les chauffeurs VTC étaient en grève nationale ces 6, 7 et 8 avril 2022. À la promesse de l’indépendance financière et de la liberté des horaires, s’est substituée la réalité de l’uberisation. En 2019, le géant américain avait révélé qu’en moyenne les VTC touchaient 1 617 € nets par mois pour 45,3 heures de connexion hebdomadaire (soit 8,5 € de l’heure).

Une rentabilité faible qui s’est encore nettement détériorée depuis : clients moins nombreux avec le Covid, baisse des tarifs, hausse du prix des carburants, et toujours une commission de 25% pour Uber. Résultat : un nombre d’heures toujours plus important passées au volant pour toucher un revenu décent. Les chauffeurs dénoncent aussi le fait d’être “traqués” par le géant américain, et le risque d’être radiés temporairement ou définitivement de l’application (parfois sans préavis)1.

Autant de sources de motivation pour créer cette société coopérative d’intérêt collectif (SCIC). Plus de 500 chauffeurs sont déjà actionnaires, et plus du double seraient intéressés à le devenir, selon Brahim Ben Ali, secrétaire général d’INV (intersyndicale des VTC en France), à l’origine du projet.

Une coopérative soutenue par les collectivités locales

La Mairie de Saint-Denis, l’Ademe2 et le Département de la Seine-Saint-Denis soutiennent ce projet. Le conseil départemental a adopté ce 24 mars son entrée comme membre fondateur de la coopérative, en versant 25 000 € au capital (soit le montant maximum autorisé dans une telle structure).

La coopérative n’a pas encore de nom mais devrait voir le jour au second semestre 2022, en Seine-Saint-Denis. Le vrai pari sera de trouver suffisamment de clientèle. Le prix des courses sera plus cher que sur les plateformes américaines. Mais les fondateurs de la coopérative mettent en avant leur modèle plus vertueux sur le plan social et économique, leur volonté de s’émanciper de l’uberisation, et le fait de payer leurs impôts en France. 

Des arguments qui pourraient convaincre des grandes entreprises et des collectivités. Ils espèrent remporter des marchés publics pour le transport des personnes âgées, mais aussi des partenariats dans le cadre des JO 2024 et pour la Coupe du monde de rugby en 2023.

1 : La Ligue des droits de l’Homme a déposé une plainte contre Uber en juin dernier auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) pour ce motif.
2 : En plus de soutenir financièrement la création de cette SCIC, l’Agence de la transition écologique doit accompagner l’évolution des VTC thermiques vers une version hybride.

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