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Le combat des maires ruraux

Chômage, disparition des services publics, déserts médicaux… Les élus locaux sont en première ligne. Deux jeunes maires ruraux témoignent de leurs difficultés, mais évoquent aussi de stimulants défis : les énergies renouvelables, la souveraineté alimentaire, les relocalisations…
La rédaction
La rédaction
Publié le 13 avril 2022

Cendras (1 800 habitants), dans le nord du Gard, a connu le trau­ma­tisme de la fermeture de ses mines de charbon au milieu des années 1980 et le contrecoup de la crise de la métallurgie, très présente dans le département. Le taux de chômage reste très élevé (25,7 % en 2018 selon l’Insee, 10,9 % au 2e trimestre 2021 pour l’ensemble du département du Gard).

Sylvain André, maire de Cendras.

Maire du village et président de l’Association des maires ruraux du Gard, Sylvain André (PCF) croit malgré tout en l’avenir : « Face à l’urgence sociale et écologique, il y a de vrais défis à relever, en matière d’énergies renouvelables, de souveraineté alimentaire, de relocalisations. Ce sont aussi des projets communs et il faut faire confiance aux territoires ruraux. Avec la fibre optique, des possibilités s’ouvrent pour les entreprises comme pour le télétravail. »

En 2014, les habitants de Cendras avaient manifesté leur colère contre la réduction des horaires d’ouverture de la Poste, et contre la fermeture de la pharmacie des mineurs et de leurs ayants droit. En 2019, face à la vague de fermeture des trésoreries de proximité, le conseil municipal votait une motion « contre le démantèlement des services publics en milieu rural ». Pour Sylvain André, c’est toujours là le point noir : « Le gouvernement propose des maisons de services publics, à condition que cela ne serve pas de prétexte pour continuer les fermetures. À cela s’ajoute le fait que depuis des années, on vide les communes de leurs compétences et de leurs moyens. Mais parallèlement, on fait peser sur elles des obligations légales lourdes économiquement, par exemple les obligations de débroussaillement pour lutter contre les feux de forêt. »

À La Souterraine, des chantiers encourageants

« La gare, c’est notre joyau ! », estime Étienne Lejeune, le maire (PS) élu en 2020. À La Souterraine (5 300 habitants), au nord de la Creuse — département de naissance, en 2005, de la Convergence de défense et développement des services publics —, on ne compte plus les actions menées depuis des années pour la défendre, cette gare, malmenée (suppressions de postes, réduction des horaires d’ouverture des guichets…), mais toujours là.

La Souterraine a été une ville industrielle. Dans les années 1980, les femmes travaillaient chez De Fursac (prêt-à-porter masculin haut de gamme, 320 salariés), les hommes à la Socomec (métallurgie, 600 salariés). En 1996, la production de De Fursac a été délocalisée en Pologne ; fin 2021, la plateforme logistique (15 emplois) qui demeurait a été fermée. Après maints changements de noms et de propriétaires, assortis de pertes d’emplois, l’usine de métallurgie devenue GM&S (sous-traitant automobile) est passée en 2017 de 277 à 120 salariés. Ce qu’il en reste, rebaptisé LSI, était fin 2021 au bord du dépôt de bilan.

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