Chamonix-Mont-Blanc, ses remontées mécaniques et ses descentes à skis. Et sur des pentes tout aussi raides ces 30 dernières années, une montée des prix de l’immobilier et une baisse du nombre d’habitants y vivant toute l’année.
Bien d’autres communes touristiques sont confrontées au même problème. La municipalité chamoniarde, et Éric Fournier qui est à sa tête depuis 2008, en ont fait l’un de leurs principaux «combats», avec des mesures assez uniques en France.
Priorité aux «résidents permanents»
Dès 2018, la révision du PLU concrétise cette volonté de freiner les résidences secondaires et les appartements pour touristes. Les élus y inscrivent le refus de chalets XXL, et surtout l’obligation pour toute construction de plus de 300 m² de consacrer 25% de sa surface à usage de «logements permanents». Depuis 2020, cette règle passe même à 50%. Autres mesures utilisées, la préemption de terrains, ou encore des clauses notariales qui limitent la spéculation en récupérant une partie de la plus-value engendrée.
Rendre les appartements accessibles
Dernière victoire en date : Chamonix obtient ce 7 février d’être classé en zone A dans le classement «Pinel». «Une trop grande partie des actifs avec revenu intermédiaire étaient au-dessus des plafonds d’éligibilité [pour accéder au logement social ou au prêt à taux zéro], tout en étant exclus du marché libre [les prix au mètre carré peuvent atteindre 10 000 €, ndlr]. Le classement en zone A permettra de tripler l’assiette des publics éligibles sur la vallée», précise la municipalité dans un communiqué.
L’ensemble se répercute dans le budget de la commune qui a voté, pour 2022, plus d’1,6 million d’euros pour le logement permanent (sur 13 millions d’investissement). Mais la Ville se dit «récompensée [de ses efforts] avec la barre des 9 000 habitants à nouveau atteinte en 2021», soit 400 de plus qu’en 2019.